il nous chante ici une adaptation de la Flor de Canela, chanson emblématique de la musique créole péruvienne.
L’agence ALPA-K, créée par un couple (suisso-péruvien) est installée à Huaraz au Pérou. Elle propose des séjours culturels dans tout le pays mais également des activités sportives telles que : trekkings, alpinisme, vtt, dans la région de la Cordillère Blanche. Ce blog vous montrera des photos de notre région, de nos voyages et vous décrira des sujets sur la vie à Huaraz et ailleurs au Pérou. Ce blog est en quelque sorte les coulisses de www.alpa-k.org
lundi 13 juillet 2015
Saviez-vous que...
l'un des meilleurs chanteurs d'opéra du moment est péruvien?
il nous chante ici une adaptation de la Flor de Canela, chanson emblématique de la musique créole péruvienne.
il nous chante ici une adaptation de la Flor de Canela, chanson emblématique de la musique créole péruvienne.
mardi 28 avril 2015
Martin Chambi, le géant intrépide
Peu de personnes au monde peuvent se vanter d’avoir su transcender leur
condition pour s’élever au rang de personnalité incontournable plus d’un siècle
après leur naissance. Martin Chambi serait
l’ambassadeur du Pérou en la matière si son génie était apprécié à son juste
titre.
Aujourd’hui,
seule une poignée d’aficionados de l’univers artistique lui rend justice dans
son pays, alors même que son œuvre a une résonnance internationale.
Visionnaire
diront certains, pionnier dirent d’autre, ici c’est son statut
d’artiste sans précédent que nous souhaitons célébrer. Une maitrise indéniable
de l’art de la photographie, un œil avisé sur une société bipolaire : il fût l’un des créateurs
majeurs du XXème siècle.
Il est
vrai que Martin Chambi a eu un destin hors du commun. Ce fils d’agriculteur né
en 1891 à Puno fût le fruit d’une culture « indigena » dont le quechua
était la langue principale. Un milieu social qui induit de nombreux devoirs dans la société péruvienne du
siècle dernier comme celui de prêter sa main d’œuvre à une mine d’or dès les prémices de son adolescence.
C’est une rencontre
atypique avec un photographe alors qu’il était en plein labeur qui donnera
naissance à sa vocation. Dès lors, il s’imposera un travail acharné pour gagner
suffisamment d’or et partir, appuyé par ses parents, vers Arequipa afin de
réaliser son rêve.
Ainsi,
à ses 16 ans, il deviendra l’apprenti de
Max T. Vargas, un photographe reconnu des familles bourgeoises de la « Ville
Blanche ». Ce dernier lui fera découvrir les subtilités de la photo. Neuf
ans plus tard, il ouvrira son propre local a Sicuani, à la jonction même entre
le le Lac Titicaca et la ville de Cuzco. C’est d’ailleurs à Cuzco, fief de l’empire
Inca, que sa carrière prendra un autre tournant.
Photographe
de tous les univers, intellos, bourgeois, andins ; de tous les paysages,
villes,
campagnes ;
des milieux modernes et traditionnels ; mariages, communions des plus
aisés, misère des plus humbles, événements sportifs réunissant tout ce beau
monde…
C’est son
amour pour Rembrandt qui l’inspirera et lui provoquera le besoin impérieux de
travailler avec l’ombre et la lumière. Ses nombreux autoportraits feront office
de test.
Dès lors,
ses clichés prendront un autre relief. Il s’agira de s’armer de patience pour
attendre le moment parfait permettant de convertir une simple prise de vue en
véritable œuvre d’art.
A côté de
la photographie à fins
commerciales, il placera au cœur de son œuvre la ville de
Cuzco et la société andine. Il deviendra ainsi le premier et principal témoin
de son paradoxe, entre beauté et complexité sociale extrême. Si « les
photos constituent à la fois une fenêtre et un miroir » (John Szarkowski),
on peut retrouver en Martin Chambi ce désir profond de révéler son monde, désir
menant à une recherche intime, celle de sa propre identité. Une démarche
témoignage quasi anthropologique qui saura dépasser les clichés et mettre à nu
une société encore tenue secrète aux yeux du monde.
Quoi
qu’il en soit, l’originalité et la richesse visuelle exceptionnelle de Martin
Chambi ont eu des conséquences considérables sur l’histoire de la photographie.
vendredi 24 avril 2015
vidéo très intéressante sur la ruine de Chavin de Huantar
merci au musée Rietberg de Zürich, une vidéo très instructive. Chavin, probablement le site archéologique le plus fascinant du Pérou!
dimanche 8 mars 2015
La musique afro péruvienne, un bijou centenaire
« El condor pasa » joué à
la flûte de pan par un groupe folklorique tout droit descendu des Andes, c’est
certainement la première image qui nous vient en tête lorsque l’on fait
référence à la musique péruvienne. Pourtant, à l’instar du pays, celle-ci
est le fruit d’un melting pot culturel
démentiel.
Entre autres influences, le leg du
patrimoine afro au Pérou est considérable. Présente depuis l’époque coloniale,
la population afro-descendante a en effet fortement impacté la culture
péruvienne dans la cuisine, dans la religion, dans la langue… Et bien entendu
dans la musique ; qui est devenue à ce titre un témoin clé pour révéler
une part de l’histoire du pays encore méconnue.
Des origines enracinées dans un
passé d’esclavagisme…
Reléguées au statut de « main-œuvre »
importé par les Espagnols, les populations d’Afrique Noire n’avaient aucun
droit, et encore moins celui de pratiquer des instruments de musique. Les
rythmes afro-péruviens sont nés à cette
époque, au 16ème siècle, la pulsion d’exister de ces opprimés étant
plus forte que la peur de l’interdit. Le soir, en cachette dans leurs
baraquements, ils commencèrent à marquer le rythme et chanter des strophes
dénonçant les mauvais traitements qu’ils subissaient, le déracinement,
l’adaptation obligée.
D’abord dépourvu de tout
instrument, la musique c’est peu à peu enrichie grâce à des objets de récupération.
Ainsi apparurent la quijada, une mâchoire d’âne dont la sonorité provient de
l’entrechoquement des dents ou la calebasse séchée et évidée, entre autres
percussions. Mais l’instrument icône de la musique afro péruvienne reste le
cajon - qui a d’ailleurs depuis a connu de nombreux avatars - une caisse
d’emballage convertie en caisse de résonance.
Discrimination, racisme, manque de
cohésion communautaire… Autant de facteurs qui ont relégué pendant longtemps la
culture afro sur un arrière plan. Conséquence, ces rythmes ont eu peine a
survivre au cours des siècles. Ce n’est qu’à partir des années 60 - début de l’émancipation de la communauté noire
– qu’ils ont été acceptés au Pérou pour finalement s’imposer dans les années 70
et surtout 80 comme orgueil national.
A un prestige international
Aujourd’hui, la musique afro
péruvienne a dépassé les frontières pour lentement rayonner sur un territoire
plus ample, international. Eva Ayllon (idole dans son pays, née en 1956), Peru
Negro (groupe formé dans les années 1970), Novalima (groupe electro dub branché
de péruviens expatriés formé en 2001) ou encore Radio Kijada (groupé composé
d’un percussionniste péruvien et d’un membre du Gotan Project) défendent la
musique afro-péruvienne à travers le monde.
Mais l’ambassadrice de cette culture qui n’a pas
voulu mourir reste celle que l’on surnomme la « Diva péruvienne »,
Susana Baca. Programmée sur les scènes du monde entier, elle a vu son succès
international couronné à deux reprises par un Grammy, en 2002 et en 2011. Figure clé dans la renaissance de la musique
afro-péruvienne, elle s’est surtout toujours battue pour faire valoir l’apport
de cet héritage dans la culture nationale. C’est ainsi qu’en 2011, elle a été
nommée président de la Commission culturelle à l’OEA (Oraganisation des Etats
américains). Cette même année, elle a été élue ministre de la culture sous le gouvernement
de Ollanta Humala – pour en démissionner quelques mois plus tard pour cause de
remaniement ministériel. C’était la première fois depuis l’indépendance en 1820
qu’un ministre noir intégrait le gouvernement, de quoi confirmer son
influence !
Malgré la remise au goût du jour de
ce style musical, la communauté afro péruvienne est encore confinée au statut
d’ethnie à part. Chincha, le fief du folklore afro péruvien en est la plus
belle preuve. Considéré comme le point centrique de la culture noire péruvienne
– on peut lire sur le panneau à son entrée « Bienvenue à el Carmen,
capitale et berceau de l’art noir du Pérou » - il a vu son principal attrait
touristique se développer par ce biais : c’est la ville des noirs du
Pérou. Malgré un accueil extrêmement souriant et agréable, un sentiment étrange
envahi lorsque l’on arrive dans cette zone, qui laisse entendre que le
métissage culturel au Pérou n’a pas encore atteint son apogée…. Mais les
grandes figures telle que Susana Baca laissent espérer que la musique, via son
effet intégrateur, sera l’un des facteurs clés de la cohésion nationale.
En bref, nous vous engageons à découvrir au plus
vite ces rythmes et sons magiques ; parfois endiablés, parfois mélancoliques, mais
indéniablement entraînants.
jeudi 5 février 2015
La Pachamanca, le festin andin
La Pachamanca,
c’est un peu l’incontournable gastronomique lorsque l’on fait un tour dans les
Andes. Mais c’est aussi – surtout - une tradition ancestrale sous forme de
rituel qui fait honneur à ses racines pré hispaniques et offre à la culture
andine un rayonnement intemporel au sein du patrimoine péruvien.
Pachamanca signifie
littéralement « marmite de terre » en Quechua et « nourriture de
la terre » en Aymara, de quoi asseoir ses origines. A base de (liste non
exhaustive) viandes, légumes, tubercules, fèves, aji et bien sûr de choclo, maïs
star au Pérou, il s’agit de faire cuire tous ces aliments à même le sol. Le
four est ainsi creusé dans la terre puis recouvert de pierres chauffées par des
braises sur lesquelles les ingrédients sont disposés selon leur temps de
cuisson. Ces derniers sont par la suite recouverts de feuilles aromatiques - la
plus courante étant la feuille de bananier – ; reste enfin l’ultime couche,
celle de la terre. Deux à trois heures de cuisson et le tour est joué si l’on
peut dire. A noter qu’il existe plusieurs variantes de la recette, chacune
issue d’une zone géographique propre. Quant à son ancêtre, la Huatia (ayant
pour seul ingrédient la pomme de terre), elle ne remonte ni plus ni moins qu’à
des millénaires.
Une puissance symbolique certaine
A l’époque de
l’empire Inca, il aurait s’agit d’un rituel de remerciement à la Pachamama
(terre mère) afin de s’assurer une bonne récolte future. Une sorte d’hommage
par lequel l’Apu Inti (dieu soleil) et la Pachamama sont mis à l’honneur via
l’allégorie évidente de communion et retour à la terre, de la fertilité et donc
de la vie.
Véritable moment de
célébration aujourd’hui encore, elle est l’un des emblèmes de la tradition culinaire
du Pérou. Il appartient aux hommes de retirer les aliments du four pour les
placer sur une manta (couverture), et la fête peut commencer… Avec les boissons
de rigueurs et un fond sonore musical pour élever cet événement à un moment de
partage inoubliable.
Donc à vos fourchettes - prévoyez quand même un repas léger la veille - pour faire honneur à ce plat qui convertira votre escale en terre étrangère en découverte culturelle sans précédent.
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