samedi 29 novembre 2014

Le lac Titicaca, l’hypnotique


Le Pérou est un pays incroyable qui recèle de lieux magiques à découvrir. Pourtant, parmi un choix des possibles presque infini, une escale nous semble tout simplement indispensable lors de toute visite au pays des Incas.


Perché dans les Andes, à cheval entre le Pérou et la Bolivie, le lac Titicaca fait vibrer tous les explorateurs qui prennent la décision de s’y aventurer, sa majesté n’ayant d’égal que sa hauteur.

Certainement parce qu’il a été rendu hommage à sa beauté des milliers de fois. Peut-être aussi parce qu’il est possible de découvrir le lac tant en suivant une route toute tracée qu’en s’hasardant hors des sentiers battus… Et que quelque soit l’option choisie, on en revient ébahi. Mais c’est surtout du fait de son paysage inattendu, une immensité bleue auréolée de montagnes à la cime blanche, constellée d’îlets jaunes et de rivages verts. Un véritable kaléidoscope. De quoi laisser penser que l’altitude a eu raison de son sens optique: un tel panorama est-il bien réel? Et bien sur, ceci est sans compter sur la culture traditionnelle de ses habitants qui n’hésitent pas à faire découvrir leur mode de vie à tout individu issu d’horizons lointains. 


Le lac navigable le plus haut au monde

A plus de 3 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, c’est depuis 1978 une réserve naturelle protégée. Surnommé « la mer des Andes », il  revêt une importance stratégique: à une telle altitude, la vie n’existerait pas sans sa présence. Ainsi, trois millions de personnes ont lié leur destin à celui du lac et de son microclimat, essentiellement via l’agriculture, l’élevage et le tourisme.

Culturellement, de nombreuses options sont offertes à ses visiteurs. Des vestiges de temples de cultures préhispaniques au tourisme chez l’habitant, un choix de taille à découvrir en se baladant le long de ses rives ou autour de ses îles. Ces dernières sont d’ailleurs nombreuses. Pour ne citer que les péruviennes : Soto, Anapia, Amantani et bien entendu les très populaires îles de Taquile et d’Uros.

Uros, vous les connaissez sans aucun doute. Il s’agit de la représentation iconique la plus fameuse du lac. Des îles 100% totora, un roseau qui sert à toutes fin : constructions de maisons, de barques éphémères et même dans l’alimentation.


Le Berceau de la Vie

Le lac est incroyable sur bien des aspects, une magie alimentée par les grandes légendes qui lui sont associées. Depuis l’époque pré-inca, il joue un rôle spirituel phénoménal : de ses eaux est sorti le dieu Viracocha pour créer le monde. Sur une île au milieu du lac, il fît d’abord apparaître le Soleil, son fils, puis les étoiles et la Lune. Par la suite, il créa les premiers humains avec de l’argile. Une autre légende raconte que le diable aurait mis son grain de sel à l’harmonie d’une vallée fertile, une ruse par laquelle il confronta les hommes aux Apus, dieux des montagnes. Ces derniers, très en colère, lancèrent des pumas sur la population qui fût dévorée dans sa totalité. Inti, le dieu Soleil en pleura durant 40 jours sans s’arrêter et du fruit de ses larmes naquit le lac. Par chance, un couple survécut en montant sur une barque de laquelle ils virent les pumas se transformer en pierre. Ils surnommèrent cette vaste étendue d’eau el Lago Titicaca, le lac aux pumas de pierre.

Malgré la splendeur du lac, les mauvaises langues diront que sa visite est quelque peu biaisée par la rentabilité du « tout folklorique ». Il est vrai que l’ambiance sur les îles Uros notamment peut paraître un peu dérangeante, une sorte de voyeurisme communément accepté. Pourtant, si on se fie à l’histoire, on apprend que les Uros datent du 13ème siècles et qu’ils ont aujourd’hui disparu. Les personnes sur place sont donc majoritairement des habitants de Puno qui ont choisi de cultiver la tradition pour vivre du tourisme. De vrais faux Uros ? Peut-être, mais ils font quoi qu’il en soit perdurer le mythe du Titicaca. Un mode de vie pas facile, d’autant que beaucoup d’entre eux dénoncent la discrimination dont ils sont victimes, ne pouvant accéder au moindre titre de propriété sur leur habitat flottant.

Mythologie, traditions, paysages éblouissants… Un espace hors du temps qui envoute et fascine, une chose est sûre, c’est que vous n’en reviendrez pas indemne.




jeudi 20 novembre 2014

GASTON ACURIO, LE MAESTRO DE LA CUISINE PERUVIENNE


Gastón Acurio, c’est un nom, une marque, une superstar. Chef de file précurseur d’une nouvelle tendance culinaire, il peut se féliciter d’être La figure emblématique à l’origine du rayonnement international de la cuisine péruvienne.




Né à Lima en 1967, c’est à Paris, à l’école de cuisine « Le Cordon Bleu », qu’il apprend son métier de chef. En 1994, tout juste revenu à Lima, il ouvre avec sa femme, Astrid, le premier restaurant éponyme « Astrid et Gastón ». Valorisant la cuisine française les premières années, le couple a progressivement appris à tirer profit de son  terroir pour imposer une cuisine péruvienne de haut niveau et se faire connaitre dans le monde entier. 20 ans plus tard, « Astrid et Gaston » est une véritable institution étoilée au Michelin et a été élu à plusieurs reprises meilleur restaurant du continent Américain. Quant  à son chef, il est considéré comme l’un des 20 plus grands au monde.


 *la manzana castigada

 *lomo saltado


 *nobles causas


Son menu gastronomique, il le compare à « un voyage à travers un Pérou libre, un Pérou optimiste, une terre de rêve, de challenges et de batailles ». 



Son secret ? Une inspiration multiculturelle ouvrant le champ de ses techniques culinaires, des ingrédients méticuleusement choisis, une recherche ininterrompue de nouvelles perles issues des contrées péruviennes pour créer des plats dont la saveur transcende même la mise en scène impeccable des assiettes…  Sans pour autant oublier un sens inné du business qu’il opère avec brio, bien qu’il se défende dès que l’on compare sa réussite à un Empire Gastronomique. 
Aujourd’hui, en plus de 44 restaurants autour du globe, la franchise Acurio inclut livres de cuisine, salon gastronomique et autre émission télé hebdomadaire. Le phénomène Acurio est tel qu’il est régulièrement l’invité voir le protagoniste principal de programmes TV où on lui demande d’exposer son point de vue sur divers thèmes de société. Conséquences, beaucoup en viennent à parler de la « Révolution Acurio ». 



Gaston : «  la cuisine permet de promouvoir des valeurs fortes, le chef étant un pont entre le consommateur et les agriculteurs,  les pêcheurs,  l’industrie de la nutrition et de la santé » 



Souvent  nommé plus grand et meilleur Ambassadeur de la cuisine péruvienne (on pourrait ajouter, du Pérou), et il  est bien décidé d’utiliser cet outil comme « arme sociale ». Ce qui semble être très bien parti.  La gastronomie est devenue un moteur significatif du développement économique du Pérou, représentant presque 10% du PIB du pays et plus de 2 millions d’emplois ; 7 des 15 meilleurs restaurants d’Amérique Latine sont à Lima, et on constate même un regain d’intérêt  de la profession chez les jeunes.
L’omniprésence d’Acurio se profile également sur ce secteur via l’école Pachacutec qu’il à ouvert dans un quartier très modeste de Lima, et où les étudiants sont prêts à faire jusqu'à 2 heures de route par trajet pour avoir la chance de voler sous son aile. Une école qui a pour vocation de laisser libre ses étudiants à la pleine créativité et qui les aide à s’affranchir des frontières physique, sociales et techniques et culturelles. Pourrait-on aussi parler de « philosophie Acuriesque ? »



En résumé, l’histoire de la gastronomie péruvienne  a clairement connu un point de rupture ;  à la jonction même entre l’avant Gaston Acurio et la mouvance actuelle.  Un nouveau chapitre est en cours, celui où la cuisine péruvienne est le top du top.